samedi 7 mars 2020

À ma petite-fille Raphaëla
Le 17 juillet 2018

Seize ans déjà, cette enfant-là
Jolie, de l'humour à revendre,
Si drôle, et puis sans blablabla,
Tant à regarder qu'à entendre.

Elle a des mimiques comiques
C'est chez elle tout naturel,
Elle est sensible à l'esthétique
Étant elle-même si belle.

En elle tant de fantaisie
Côtoie son grand goût du social.
Nous la sentons pleine de vie
Et brillante telle une étoile!

Jeanne

mardi 23 août 2016

Se consume la vie.....

S’écoulent les jours…

Ma vie, mes jours s'égrènent au vent
Mes jours s'égrènent au vent du temps
Au vent du temps glissent mes instants
Tel le voilier de l'important

Vie, mélodie, notes cristallines
Qui trébuchent, déboulent, s’embobinent
Vous entends, vous sens, beaucoup vous devine
Moments, que chaque minute assassine…

Jeanne
Le 23 août 2016

samedi 20 septembre 2014

Une partie de mon livre...

Outre Méditerranée 

Dans la blancheur d’une autre ville d’Afrique du Nord, je suis arrivée sans hâte, simplement, petite douleur déchirant les entrailles de ma mère en une journée de juillet comme les autres. Je suis venue dans un vagissement émouvant, sans lequel ç’eut été le néant, la naissance manquée, l’amour sans fruit… Le ciel a voulu que mes poumons se gonflassent telle une voile pour donner son élan de départ au navire de mon existence. Comme si en poussant ce cri, j’avais ouvert la porte de ma vie. Il a suffi d’un souffle… C’était en l’année 1945. Depuis, je vogue, à travers les tempêtes, les mers calmes, au large ou près des côtes, je vogue, toutes voiles dehors, tandis que les vagues bondissantes viennent heurter ma coque presque indestructible… 

Je suis née dans une débauche de parfums et d’arômes, entourée de lauriers roses et de palmiers dattiers, éblouie par la lumière intense d’un début d’après-midi. Tout était empreint d’une odeur d’intrigue qui sut toucher le nouveau-né que j’étais dès ses premiers instants de vie… 

De ces années de soleil et de chaleur, il reste en ma mémoire de brèves séquences qui clignotent comme des diapositives fixant devant mes yeux des silhouettes de femmes enveloppées dans leur voile éblouissant. Je ressens encore l’écrasement d’une chaleur insistante, L’éclat d’un soleil de plomb accroché à un ciel bleu insolent et le mystère créé par l’étroitesse des ruelles, le vêtement qui ne dévoilait que des yeux : spectacle évocateur de spectres! Étaient-ce des fantômes, ces formes immaculées qui se profilaient dans les rues d’Alger? 

De doux bras m’emportaient dès que mes cris se faisaient implorants! Je ressens encore aujourd’hui profondément la tendresse de leur étreinte, une tendresse pénétrante qui envahissait mon cœur tout neuf d’un amour qu’il ne se lassera plus d’éprouver ni de réclamer. Il m’a nourrie, cet amour, autant qu’a pu le faire le sein de ma mère, nourrie d’un nectar inépuisable de sensibilité et de réceptivité. Dès lors, j’ai su qu’existait dans les rapports la dualité des joies et des chagrins. J’ai compris qu’aimer suscitait le besoin, chez l’aimé comme chez l’aimant, et qu’ainsi s’exprimait le mal d’aimer. On veut tant garder l’amour, en prolonger le plaisir qu’on finit par ne plus pouvoir s’en passer. Il devient le moteur même de la vie. 


Dans mon entourage, je sentais que des yeux me regardaient sans cesse et je voyais de petites mains se tendre vers moi pour me toucher. Si petites fussent-elles ces mains, celles de ma sœur Maïe, surent m’emporter dans leur tendresse enfantine et me combler d’une affection protectrice et attentionnée de tous les instants. Une silhouette haute et imposante s’approchait souvent de moi. Un regard de père fier et admiratif m’observait tandis que me parvenait une solide voix de basse, mélodie rassurante et bienfaisante qui a bercé mes premières années. 

Je venais donc combler la solitude d’enfant unique d’une petite fille, ma grande sœur, de deux ans et trois mois mon aînée, dont la naissance avait été chèrement désirée. Elle et moi allions devenir de proches compagnes. Tout au long de mon enfance et jusqu’à la vingtaine, ma sœur saura faire naître chez moi une admiration mêlée de respect. Je me réjouissais de sa présence et ressentais cruellement son absence. Elle faisait partie intégrante de ma vie, comme si elle et moi formions un tout indissociable. Il existe encore entre nous une complémentarité qui, par moments, peut nous opposer, tout en constituant notre lien le plus fort. 

J’appris vite à marcher pour aller avec ma sœur « mener, mener sur la maison » ainsi que l’exprimait le langage enfantin de mes quelque quinze mois. Nous allions sur l’immense terrasse qui aurait pu nous servir de tremplin pour parcourir ainsi sans toucher le sol tous les toits de notre quartier. La personne qui aidait maman y étendait le linge blanc qui y battait au vent comme un drapeau de paix. Cette terrasse, pourtant, fut le théâtre du premier drame dont je fus responsable, lorsque, avec la plus grande des naïvetés, je saisis par le bras Adèle, la poupée chérie de ma sœur, que j’entrepris de secouer allègrement, tant et si bien que le bras que je tenais se détacha du corps, brutalement. Je ne puis oublier l’horreur qui se lisait dans les yeux de ma sœur, ni son cri de désespoir, ni le torrent de larmes inépuisables qui y a succédé. Il n’y a pas vraiment eu d’enterrement…, mais j’entends encore la voix grave de mon père fredonner avec humour : « …Car elle est morte Adèle, Adèle ma bien aimée.... ».

Je conserve peu d’images nettes de mes trois premières années si ce n’est la disposition de l’appartement que nous occupions et son balcon, premier contact avec l’extérieur, d’où je percevais, étonnée, le spectacle mystérieux et exotique d’une ville nord-africaine, et qui laissait s’infiltrer la gamme des parfums mêlés d’odeurs de menthe, de fleur d’oranger, de miel et de couscous.

Un souvenir demeure, suave, d’une grande douceur, celui de Mamy, la grande amie de ma mère qui nous a côtoyées, ma sœur et moi, toute notre enfance. Sa silhouette, qui respirait la bonté, transportait en permanence un parfum de fraîcheur et de propreté. De ses mains rassurantes, elle nous caressait affectueusement la tête et les joues en murmurant des paroles généreuses, à son image, Mamy nous a hélas quittés trop tôt, dans la solitude et le désespoir, à la suite d’une mauvaise chute dont elle ne s’est jamais remise. Je lui ai rendu visite à l’époque (fin des années 1970) à une clinique du Plessis-Robinson. Toujours aussi charmante et pleine d’une grande gentillesse, elle avait malheureusement perdu la notion du temps et prenait même son petit-fils Daniel pour son fils André, mort quinze ans plus tôt, un peu comme si elle avait fait abstraction d’une trentaine d’années de sa vie. C’était peine à voir. Mes pensées vont vers toi, Mamy-bonté, Mamy-amour. Ton contact bienfaisant m’a donné envie d’être un ange. Pardon Mamy, que dis-tu, je n’entends pas très bien? En suis-je devenue un?... Eh bien, selon le vieil adage, n’est-ce pas l’intention qui compte?... 

Dans la brume confuse de mes plus anciens souvenirs se dessine une plage baignée d’une lumière toute méditerranéenne. Est-ce bien moi ce robuste bambin à la mine réjouie, confortablement installé dans les bras d’une belle jeune femme brune, en qui je reconnais ma belle-sœur Huguette? Surprenant, si l’on en croit ma mère, qui a toujours affirmé que je refusais à tout prix de quitter son giron. Des noms de lieux remontent encore brouillés, en ma mémoire : Oran, Bou Sfer, que sais-je ma mère, les cheveux au vent, m’enlevait dans ses bras pour me faire marcher, Je crois encore sentir sur mes pieds la caresse infinie du sable qu’ils foulaient maladroitement. Ma pauvre grande sœur ne pouvant tolérer que quiconque osât mettre la main sur moi, à l’exception de ma mère, se remettait lentement d’une colère suscitée par son esprit de protection. Plutôt mûr de la part d’une enfant de son âge!... Maïe n’a jamais cessé de se sentir responsable de moi (de mes repas, de mes activités, du moindre de mes plaisirs), elle agit en conséquence. De mon côté, je n’attends pas d’elle qu’elle me materne. Mais le sait-elle? Il semble que non, jusqu’à présent. Et c’est ainsi que se sont édifiés nos rapports. 

Alger m’a fait don du soleil, de la chaleur, des parfums d’une culture autre que la mienne, de mes premières émotions. Alger m’a fait éprouver mes premiers élans d’amour et jouir des premières marques d’affection de mes proches. C’est à Alger que j’ai ouvert les yeux, gonflé mes poumons d’un premier souffle de vie… Mais le destin nous appelait tous ailleurs. Ma sœur et moi devions, semble-t-il grandir, dans le pays de nos parents. Et nous nous préparions tranquillement à rompre le charme… C’est ainsi. 

Ce fut bientôt l’heure du départ. Arrachés à la blancheur ensoleillée de la ville d’Alger, nous nous sommes éloignés du quai, emportés dans ce bateau trait d’union. Fini le mystère des femmes voilées aux yeux de braise. Fini l’engourdissement des membres dans une chaleur permanente. La Méditerranée nous portait vers les rives d’une France vivante, expressive, transparente. Des gestes de ma mère émanait déjà cette douceur que je connus dès mon premier pas sur le sol français.


Jeanne

 

samedi 28 juin 2014

Merci maman...

Ô maman adorée qui vis en ma mémoire
M’as appris à aimer, à donner et sans gloire
Tu as glissé en moi cet amour de la vie
Ai reçu Joie du monde quand tu m’as souri.

De tes mains de tendresse, de ta bouche d’amour
M’as transmis dans mon cœur la beauté chaque jour
M’as fait voir en l’humain oui un autre moi-même
M’as appris à toujours savoir dire « Je t’aime! ».

M’as montré un chemin, le chemin d’un trésor
D’une vie sans la haine et moi en chercheur d’or
Suis partie dénicher en chaque être le cœur
Merci maman de m’avoir légué le bonheur!

Jeanne
Ottawa,
le 28 juin 2014

mercredi 21 mai 2014

À mon ami haïtien...

Adressé à mon ami l'ambassadeur d'Haïti à Ottawa (de l'époque) aujourd'hui décédé.

Haïti terre
Haïti peuple
Haïti vie
Haïti pensée
Sur ta terre, Haïti, un jour j'ai mis le pied
Et mon corps tout entier
Est entré dans ta vie.
Ma pensée s'est liée avec ta pensée
Pour m'apprendre à aimer ton peuple, 
Haïti.

Haïti sourires
Haïti joies
Haïti espoir
Haïti amour
Sur ton ciel un jour mes yeux se sont posés
Et mon corps tout entier
A goûté ce bonheur
De vivre intensément ta terre et ton parfum
Avec un coeur plus près de la naïveté,
Haïti.

Haïti,
Loin sont les jours où ta terre me prêtait
Un logis, 
Une parcelle où installer mon nid
Loin sont les doux instants où je pouvais laisser,
Dans la vie quotidienne,
Ma peau frôler la peau de tes nombreux enfants.
Haïti, amitié, chaleur et encore Vie
Tu persistes en mon coeur, tu persistes en ma tête.
Tu voles mon Amour, tu vois je te fais fête.
Et à toi beaucoup plus qu'à nul autre pays.

Haïti,
Les mots ne sont rien à côté de mon coeur...
Je me sens incapable d'exprimer la moitié
De ce que je ressens
Oui, de mon amitié.
Vous, vous voilà, et à l'unisson
Nous volons vers "Haïti chérie".
Nos idées se rejoignent sur votre terre-mère...
Et pour moi Haïti est comme la mère
De mon amour de la vie.
Haïti.

Haïti digne
Haïti fière
Haïti grande
Haïti un pays, petit, mais le pays
Où est contenue toute la philosophie
Du monde.
Comme si dans les grands
Cette philosophie se sentirait perdue,
Noyée dans l'oubli des vraies valeurs...

Haïti,
Mon amie.
(amie, amie, amie...... me répète l'écho)

Jeanne
1977


Demain peut-être, mais hier....?

Avenir es-tu court, avenir es-tu long?
Sauras-tu me surprendre en m'aidant pour un temps
À trouver un chemin vers le Beau, vers le Bon
Vers l'amour du prochain, vers l'Amour simplement?

Pourquoi t'es-tu changé si vite en un passé
Qui m'avait tout donné? Le présent me reprend
Les faveurs qu'autrefois, Avenir avenant,
Tu sus me prodiguer. Pourquoi es-tu passé?

Dis pourquoi, à présent! Je voudrais t'oublier
Beau passé effacé par une indifférence
Qui est très dépassée autant qu'injustifiée.
Je ne peux te renier, passé, en ton absence.

Je ne peux être injuste avec toi qui fus Tout,
Toute une vie, Ma Vie; je ne sais qu'y penser...
Mes souvenirs masquent le domaine ignoré
Des lendemains. Ô jours passés je suis à vous.

Je ne suis aujourd'hui sûre que du passé,
L'Avenir n'est qu'un mot... Qui dit que nous vivrons
Demain, après-demain? Qui peut nous révéler
Combien de jours encore nous accumulerons?

Qui sait de quoi demain sera fait? Je ne sais...

Jeanne
1972

"Christian"...

...que j'ai connu fin des années 1970, début des années 1980, et dont l'initiale du nom de famille était "L"...

Il est venu en souriant
Calme et tranquille
Il m'a parlé,
Christian
Il...

...M'a regardée droit dans les yeux
Brillant, subtil,
L'on a dansé,
Christian
Il...

... A mis son bras sur mon épaule,
Tendre et gentil,
Ne m'a pas quittée
Christian
Il...

...M'a serrée fort, tourbillonnant
Fort volubile,
M'a subjuguée
Christian
Il...

...Est dans mon coeur depuis ce temps
Indélébile,
M'a emportée...
Christian
L. ...

Jeanne
1980